Alors que les églises catholiques et les temples réformés se vident, les cultes évangéliques cartonnent. Des cérémonies sans orgue ni cloche, mais avec des louanges et des prédications pleines d’émotions qui séduisent les jeunes et les familles. Issues de la Réforme, ces Églises libres sont financées par leurs membres, qui représentent 3 % de la population (250’000 personnes, dont 42’000 en Suisse romande). Ces chrétien.nes se disent « né.es de nouveau » après avoir personnellement rencontré Jésus, le Sauveur dont ils attendent le retour et auquel ils espèrent convertir d’autres cœurs. La Bible est une parole divine qui doit orienter les choix de vie mais aussi les mœurs : d’ancien.nes évangéliques témoignent de la difficulté de vivre leur homosexualité ou d’exercer leur liberté de penser dans ces communautés.
5 reportages de Samuel Socquet réalisés par Yves Roulin et produits par Laurence Difélix, diffusés sur RTS-La 1ère.
Tu convertiras le monde (Evangéliques 1/5)
Annoncer au monde la bonne nouvelle de la vie éternelle est une mission que se donnent de nombreux.ses chrétien.nes évangéliques. Un samedi matin de janvier, le pasteur Pascal Donzé accueille une dizaine de fidèles de l’Armée du Salut de Tramelan et d’autres Églises évangéliques du Jura bernois. Ces femmes et ces hommes affrontent le froid pour ouvrir le cœur des passant.es au Christ Sauveur.
Christ, je te kiffe (Evangéliques 2/5)
Jonathan Cherix, alias JC, aimait le rap et faire la fête. Depuis sa rencontre avec Dieu, il a laissé tomber les boîtes de nuit pour la vie communautaire de l’église évangélique Cathedral International. Plusieurs fois par semaine, il fait le trajet Yverdon-Renens pour se réunir avec ses « frères et sœurs en Christ ». JC rappe toujours, mais en mode chrétien.
La Bible comme mode d’emploi (Evangéliques 3/5)
Un samedi soir à Renens, une centaine de jeunes de 15 à 25 ans se retrouvent pour louer Dieu dans une ambiance de concert évoquant la transe. Des versets bibliques défilent sur un grand écran alors que synthé, batterie et guitares électriques rythment les « alléluias » chantés par l’assistance. Sans subvention de l’Etat, les cérémonies, lieux de cultes et prédicateur.trices sont le plus souvent payés directement par l’offrande des fidèles.
LGBT: prière de s’abstenir (Evangéliques 4/5)
Eric, David, Christophe et Adrian Stiefel, fondateur de l’Antenne LGBT+ de l’Eglise protestante de Genève ont été rejetés par leur milieu évangélique quand ils ont décidé de vivre leur homosexualité. Liliane Favarger préside le groupe Genre et sexualité du Réseau évangélique suisse. «Homosensible », elle est attirée par les femmes mais renonce à cette sexualité-là pour se conformer à sa lecture littérale de la Bible.
Sous emprise (Evangéliques 5/5)
Une pasteure de l’Eglise réformée vaudoise revisite son passé évangélique. Après le culte réformé de Noël, elle nous emmène dans le Gros-de-Vaud, à la recherche de l’église d’Oron qu’elle fréquentait avec sa famille. C’est là que l’adolescente a dans un premier temps été comblée par la chaleur de la vie communautaire, puis qu’elle s’est sentie enfermée par les injonctions morales de son Eglise.
Pour revenir sur ces 5 reportages et sur les réactions des auditrices et auditeurs, la productrice de la série Laurence Difélix reçoit Philippe Gilbert socio-anthropologue, collaborateur scientifique au Centre intercantonal d’information sur les croyances (CIC) et Philippe Gonzales, sociologue des religions. Maître d’enseignement et de recherche à la Faculté des sciences sociales et politiques de lʹUNIL.
Ces 5 reportages de Samuel Socquet « Ma vie pour Jésus » ont été réalisés par Yves Roulin et produits par Laurence Difélix. Ils ont été diffusés sur la radio de service public RTS-La 1ère du 12 au 16 février 2024, Les Echos de Vacarme ont été diffusés le 18 février 2024.
Photo d’illustration: Croix sur vitrail, DEFAP, Paris © Samuel Socquet, 2016.